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Crème peau atopique, soyez vigilant avec la cortisone

 

 

Depuis quelques années la médecine a beaucoup évolué. On retrouve la cortisone de synthèse dans bon nombre de médicaments anti-inflammatoires prescrits par voie orale, et de nombreuses précautions d’emploi sont données avant de les utiliser. Il est recommandé de les limiter au maximum en raison de leurs nombreux effets secondaires.

 

Or pour la cortisone à appliquer par voie cutanée (également appelée dermocorticoïde), prescrite dans le cas de nombreux problèmes de peau comme l’eczéma, les recommandations sont quasi nulles. Les effets secondaires existent pourtant bel et bien.

 

 

Qu’est-ce qu’une peau atopique ?

 

 

Le terme atopie est une prédisposition génétique du système immunitaire à réagir face aux agressions extérieures. Une peau atopique évolue par des poussées d’eczéma.

 

Quelques types d’eczéma :

  • Eczéma atopique : forme la plus courante
  • Eczéma des mains ; souvent lié à des allergies de contact
  • Eczéma de contact ; lié à des allergies de contact
  • Eczéma nummulaire ou discoïde ; plaques en forme de pièce de monnaie

 

Le mot eczéma est synonyme de dermatite mais bien souvent c’est la dermatite atopique que l’on retient. L’eczéma est dit souvent héréditaire, et se déclare généralement dès le plus jeune âge. La dermatite est une inflammation de la peau.

 

Quelques symptômes : 

  • Prurit cutané : démangeaison 
  • Rougeur et inflammation : liés aux grattages
  • Peau sèche : pouvant se fendre
  • Desquamation : peau qui pèle
  • Suintements : provoqués lors des ruptures de vésicules
  • Plaques rouges : formation de croutes

 

La dermatite disparait d’ordinaire après l’adolescence, mais de nos jours de plus en plus d’adultes en souffrent. En effet depuis ces quarante dernières années, les allergènes sont encore plus présents dans notre société qu’avant. 

 

Plusieurs facteurs :

  • Les irritants (air, savons, produits, pollution…)
  • Les allergies (crèmes, lessives, pollen, acariens, poussière…)
  • Les émotions (stress, tristesse, colère…)
  • Les microbes (en raison d’une barrière cutanée fragile)

 

Traiter tous ces facteurs peut paraître compliqué mais possible. Néanmoins, si l’eczéma reste sans cesse traité par des crèmes de prime abord qui semblent fonctionner (comme la cortisone ou les immunosuppresseurs) alors les bonnes causes ne seront jamais prises en charge puisque le traitement fonctionnera au départ. Par contre l’effet rebond de la cortisone est bien connu et la maladie ne pourrait faire qu’empirer en quelques années sans jamais s’estomper. Il faut noter que la science n’a pas encore découvert tous les mystères de ces maladies cutanées et des études sont encore en cours. 

 

Si l’eczéma ne disparaît pas si facilement, cela pourrait venir des traitements, la plupart du temps mal prescrits, qui finissent par entretenir la dermatite.

 


Un mode d’emploi bien précis

 

 

Les médicaments finissant pas le terme « oïde » contiennent des corticoïdes. Il en va de même pour les crèmes à la cortisone. Les glucocorticoïdes (mot pour définir la cortisone dite de synthèse), font partie des médicaments anti-inflammatoires et peuvent être aussi utilisés comme immunosuppresseurs. 

 

Il existe de nombreux immunosuppresseurs en application locale, c’est à dire en crème, présentant également de nombreux effets indésirables au même titre que les dermocorticoïdes. Le plus connu est le tacrolimus. N’hésitez pas à vérifier les compositions des crèmes de votre trousse à pharmacie avant d’en appliquer.

 

Il est important de bien lire les notices d’utilisation de chacune de ces crèmes. Les corticostéroïdes cutanés sont classifiés selon 4 niveaux d’activité : de faible, modérée, forte, à très forte. Peu importe leur niveau, les effets secondaires ne sont pas à négliger car une utilisation intermittente ou prolongée prise dans de mauvaises conditions, peut entrainer des complications graves. 

 

Quelques recommandations présentes sur les modes d’emploi :

 

NE PAS UTILISER :

  • En cas d’allergie
  • Sur peau infectée
  • Sur lésions ouvertes
  • Sur les parties génitales
  • En cas d’acné
  • En cas de rosacé
  • Autour de la bouche
  • Sur le visage
  • Autour des yeux

 

Pourtant beaucoup de médecins et spécialistes vont à l’encontre de ces recommandations et il est parfois prescrit à certains patients d’en appliquer sur des zones où la peau est très fine. Aujourd’hui nous savons que les cosmétiques passent dans le sang, il est impératif de faire très attention à ces applications, voire ne pas y avoir recours.

 

Est également formulé :

  • D’éviter les applications prolongées
  • D’éviter les wet wrapping, c’est à dire sous un pansement
  • D’arrêter le traitement au moindre signe d’intolérance
  • D’éviter les applications sur grande surface
  • Un effet rebond peut être constaté
  • Une récurrence de la maladie peut être observée
  • D’éviter une application sur les nourrissons
  • Le traitement nécessite une grande surveillance

 

Il n’est pas rare de lire sur la toile bon nombre d’articles avec des erreurs fréquentes sur l’utilisation des dermocorticoïdes. Il est pourtant bien indiqué par les laboratoires qui les commercialisent qu’une attention particulière doit être apportée lors des applications. 

 

 

De nombreux effets secondaires

 

 

Les réelles causes des maladies cutanées restent encore très floues dans le domaine de la science, et peuvent être différentes selon chacun. Par contre, dans le cas des traitements à la cortisone ou autres immunosuppresseurs, les effets secondaires sont tout à fait connus et bien présents. Il n’est pourtant pas rare de voir les spécialistes les rejeter, préférant voir là une évolution de la maladie donnant prétexte à augmenter les doses. Ainsi commence le cercle vicieux.

 

Selon de nombreuses études (lire aussi l’histoire sur la cortisone), la cortisone de synthèse présente de nombreux effets indésirables, et ce même dans les crèmes contenant de faibles doses. Ces effets peuvent se traduire de différentes manières et ne sont pas toujours assimilés aux traitements contre les problèmes cutanés. Ils peuvent survenir lors d’applications prolongées mais aussi lors d’intermittences et même avec de très faibles applications. Même en appliquant seulement de temps à autres sur de petites zones au cours d’une dizaine d’années, des maladies peuvent apparaitre.

 

Ainsi vous aurez peut-être déjà observé :

  • Un asthme qui se détériore
  • Des problèmes de rhinite chronique (rhume)
  • Des problèmes digestifs (diarrhées ou constipations)
  • De nombreuses allergies (alimentaires, dans l’air ou de contact)
  • Mauvais système immunitaire (vous tombez souvent malade)
  • Organes vitaux qui s’affaiblissent (comme le foie ou les surrénales)
  • Rougeurs qui s’étendent (peau très rouge comme un coup de soleil)
  • Autres problèmes de peau que le problème initial
  • Fatigue chronique
  • Dermatite qui s’aggrave

 

Dans ce cas vous développez peut-être une accoutumance aux dermocorticoïdes. Il faut savoir que malheureusement ces effets se caractérisent souvent par … des problèmes de peau ! Surtout lorsque les patients essayent d’arrêter ces médications. Leur corps est devenu comme dépendant. Il existe pourtant un moyen de retrouver une vitalité en arrêtant tout traitement, mais les docteurs ont souvent peur des conséquences. Il est aussi possible mais plus rarement, d’être allergique aux corticoïdes.

 

Dans le monde, et notamment depuis la diversification des réseaux sociaux, une maladie due à leurs effets secondaires est devenue virale. Il s’agit du « Red Skin Syndrome » (RSS), en français : « Syndrome de la peau rouge ». Les prescriptions prolongées en sont la cause. 

 

Peu de docteurs reconnaissent cette maladie, et il nécessite en général d’effectuer un sevrage sur plusieurs mois voire plusieurs années. Le nom international de ce sevrage est « Topical Steroïd Withdrawal » (TSW) qui se traduit par « retrait des corticostéroïdes ». Il est dit que l’affection du red skin syndrome est rare mais pourrait être déjà présent chez de nombreux cas (adultes et enfants) après l’utilisation de dermocorticoïdes au cours de leur vie.

 

Ce sevrage nécessite un suivi scrupuleux avec si possible un médecin de confiance qui, même s’il ne reconnait pas exactement le syndrome, accepte et respecte la décision de son patient. Il faut arrêter toute forme de cortisone pour effectuer un bon sevrage, sans toutefois mettre sa vie en danger.

 

 

 

Beaucoup de solutions existent pour ne pas avoir recourt aux dermocorticoïdes. Mieux vaut chercher la cause d’un problème cutané plutôt que de vouloir à tout prix traiter la conséquence. La cortisone viendra masquer la maladie là où elle ne la guérira pas. Sachez que vous n’avez pas l’obligation d’appliquer les méthodes de votre médecin ou dermatologue. Il existe de nombreuses crèmes hydratantes ainsi que remèdes naturels à essayer avant d’avoir recours à des traitements puissants. 

 

Lisez bien les compositions, c’est primordial dans des maladies où les causes sont bien souvent allergiques. Elles peuvent être alimentaires ou de contact, pensez à faire des tests et éviter au mieux ces allergènes. Cela peut aller de la lessive à des substances environnantes dans l’air. L’eau peut également agresser, les cures thermales donnent de bons résultats. Les causes psychologiques peuvent aussi être un facteur. 

 

Nous sommes une association qui luttons pour la reconnaissance du syndrome de la peau rouge. Les dermocoticoïdes et autres immunosuppresseurs nécessitent une autre approche. Nous ne devrions pas systématiser la prescription de ces médications pour un simple eczéma, sévère ou non.

 

 


Ecrit par : Olivia

Article avec sources scientifiques à lire : Le red skin syndrome

 

 

Sources :

Inserm

Corticoïdes Locaux – Pharmacomedicale

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